Une centaine de kilomètres à pied (200m en voiture). 6 soirées spectacles dans 6 lieux différents. 16 marcheur.euse.s occasionnel.le.s. Une belle rencontre avec Gribouille et Câlinou (rebaptisé Caribou pour l’occasion) les deux ânes de la tournée. Plus de 550 spectacteurs et spectatrices. De belles rencontres improvisées.
Voilà quelques photos et textes issus de notre tournée.




« Vous venez d’où ? »
« Vous allez où ? »
« On peut le caresser ? »
« Tu vois, ça c’est un âne »
« Bravo ! »
« Pouet pouet ! (klaxon content) »
« Pouuuuueeeeettt (klaxon pas content) »
« Oh, Marie et Joseph »
« On peut vous les louer ? »
« On peut prendre une photo ? (merci aux gens qui ont eu l’amabilité de demander!) »
Face aux questionnements qui nous traversent et traversent notre société en général, la sensation d’avoir prise, simplement mais concrètement, dans des démarches comme celle que nous venons de vivre est réjouissante.
Réjouissante au quotidien, dans le rythme, le lien avec les ânes, l’environnement, la rencontre avec le territoire et ses habitants. Ce qui nous réjouit, c’est qu’il semble que ces moments de partage autour de nos modes de vie et des récits de notre spectacle apportent des réponses simples à ce qui traverse notre monde. Simples mais profondes, ces réflexions et actions sont pour nous des lignes de failles qu’il nous faut suivre pour continuer vers des lendemains encore heureux.
Ça a été pour nous encore une expérience très enrichissante avec une sensation de pouvoir le partager simplement. Créer des « à-côtés », en discuter, susciter la discussion, l’étonnement, le questionnement. Mais être dans le faire, simplement mais concrètement.
Je marche donc je pense
Au rythme de la marche, les pensées se créent, vont et viennent, se mêlent et s’emmêlent, se font et se défont, prennent corps et vitalité… Voilà quelques lignes sur ce qui a pu nous passer par la tête :
Animaux vs Machines
Aux côtés de Gribouille et Caribou, il nous a fallu se rencontrer, se comprendre, s’accepter mutuellement. Chose plus ou moins facile selon les caractères des uns et des autres. Les ânes, à la différence du cheval ne peuvent pas être contraints à obéir sous la menace physique (et tant mieux!), il faut donc s’entre apprivoiser.
Mais quel bonheur de créer cette relation.
Seulement, on comprend facilement l’arrivée de la machine face à ces têtes de mules qui parfois ne veulent vraiment pas comme on voudrait qu’elles veulent. Alors à côté, un petit moteur thermique qui démarre au quart de tour, qui tient autant de temps que l’on souhaite, ne rechigne quasiment pas, ou quand c’est le cas peuvent être réparés techniquement, sans avoir à négocier.
Alors voilà, en quelques générations on a perdu le contact avec ces animaux et le travail que l’on peut faire avec eux.
La machine, insensible et puissante à pris le dessus.
Mais aujourd’hui une certaine partie de l’humanité vise à recréer du lien avec des machines qui auraient de nouveau une personnalité, une « intelligence » toute artificielle qu’elle soit. Quelle ironie. On a éliminé le vivant de nos vies pour finalement essayer d’en recréer un artificiel. On peut en discuter bientôt en visio si vous voulez !


Le danger rôde !
Finis les loups (jusqu’à quand?), les lions et autres ours. De nos jours, en mer, comme à terre, quand on va lentement à l’aide d’énergies « naturelles », le plus grand des dangers reste le moteur thermique (et maintenant électrique!). Le stress vécu et ressenti par nous et nos compagnons de route à quatre pattes à chaque arrivée sur une route un peu plus grosse que les autres est terrifiante. Et effectivement, c’est dangereux. En voilier c’est pareil. Le plus grand danger aujourd’hui reste la collision avec les nombreux cargos. Dans les deux cas, nous, petits et lents, devons slalomer dans les portions de territoire qu’on a bien voulu nous laisser jusqu’à ce que par nécessité l’on soit obligé de s’aventurer à nos risques et périls sur ces territoires hostiles que sont les routes départementales ou les rails de cargos.

Encore Merci du super accueil dans tous les lieux : Valérie du hangar à Piano, Françoise et l’équipe des ateliers Jean-Moulin, les Tête Bêche, Marine et Vincent et le bruit des galets, Luc et Chantal des Pierres qui chantent, Jean-pierre de Kerbasquiou, merci de la belle écoute lors des spectacles, merci du prêt des ânes (Annie) et du matos (Caroline) , du dessin pour l’affiche (Maud) et de nos accompagnateurs artistes, Chouka, Bob et Airbag !